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Salon Sandrine RIVIERE Photographie Salon original Bois Effet bois
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Salon Sandrine RIVIERE Photographie Salon original Bois Effet bois

L’histoire est un peu à part. Elle lie intimement une famille à une demeure bourgeoise bâtie au début du 20e. Après des années de désamour la bâtisse à trouvé un second souffle grâce à la passion de ses nouveaux propriétaires, mais aussi grâce à leur respect.

Elle n’était pas à l’abandon… Mais depuis bien longtemps personne n’avait jugé bon de l’entretenir. La maison avait vieilli, et n’attirait plus autant les regards qu’au 20e, le siècle de sa splendeur. Certains ont même pensé la détruire, raser les vicissitudes du passé et faire naître en lieu et place un immeuble flambant neuf, sans doute un summum de modernité. Mais le hasard réserve parfois des bonheurs…

« Les propriétaires ont découvert la maison par pur hasard », explique Caroline, l’architecte d’intérieur qui a supervisé les travaux de rénovation, « dès que le nouveau propriétaire est entré, il s’est dit ‘c’est le lieu idéal pour mon épouse’. Il ne s’est pas trompé. Son coup de cœur a été immédiat, et même si la demeure n’avait pas été entretenue, ni rénovée depuis longtemps, le couple n’a eu aucun mal à se projeter. Ils se sont battus pour pouvoir l’acquérir face à un promoteur. Je pense que le propriétaire ne souhaitait pas sa destruction, voir une famille et des enfants y vivre à nouveau a sans doute joué dans sa décision. »

Sans hésitation la famille quitte l’urbaine Grenoble en 2013 pour la plus calme Voiron. Un changement de monde et le début d’une histoire affective… . Et décorative. Dès son emménagement la propriétaire, maître d’œuvre de la renaissance du lieu, épaulée par les siens, se lance dans quatre mois de travaux intensifs : plomberie, électricité, peinture, mises aux normes, tout est à refaire. Seuls sont conservés l’histoire et l’âme de la maison. « Elle est très représentative de l’époque art nouveau-art déco, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Nous avons conservé les moulures, les boiseries, carreaux de ciments, et surtout les volumes. Abattre une cloison aurait été un sacrilège. Le but était de lui offrir un second souffle tout en lui rendant hommage. La propriétaire a ici pu s’exprimer en pensant les lieux et la décoration, mais elle tenait également à ce que la maison puisse le faire» explique Caroline.

Une mise en lumière des lieux

Et dès l’entrée, cet incroyable respect saute aux yeux. Une porte, de fabrication moderne joue le jeu de l’ancien, trouvant un surprenant équilibre. Derrière celle-ci, le hall, pavé de carreaux de ciment d’époque accueille le visiteur. Le long de ce dernier, deux vastes pièces. Devenues salon et salle à manger. Elles ont gardé le prestige du passé. « Il s’agissait de deux salles de réception, en ouvrant les portes battantes, les pièces ne forment plus qu’une et offrent un immense espace. On se rend alors compte de la façon dont vivaient les générations précédentes, on imagine les festivités, sans doute bourgeoises, organisées ici et l’on découvre aussi à quel point tout était modulable. On cloisonnait l’hiver pour garder la chaleur, et ouvrait l’été pour que les volumes respirent. »

Pour conserver, et faire ressortir cette unité, Caroline s’est appuyée sur trois suspensions identiques qui ponctuent et unissent ces espaces, tout en apportant luminosité et chaleur par leur ton doré-cuivré. Dans la salle à manger, là aussi le passé à su conserver sa place : les moulures du plafond évoquant les quatre saisons, les peintures qui seront bientôt restaurées… Mais aussi les sonnettes, qui servaient à appeler les domestiques. Elles ont conservé leurs places et sont aujourd’hui sujet d’amusement.

En poussant la porte suivante, c’est un tout autre univers qui se découvre. Le bureau. « Il est très différent du reste » s’amuse Caroline. En effet, si les pièces à vivre ont été voulues sobres et pastels, l’audace à ici trouvé sa place. Un bleu nuit contrebalance un rose chaleureux. Une lampe laquée, une banquette chinée, une table chinoise et un tapis venu du Togo cohabitent en toute harmonie sous l’égide d’un lustre en verre de Murano d’un bleu pur… lui aussi découvert lors d’une brocante…

En retraversant l’espace, on se rend compte que de nombreux miroirs, posés ou accrochés ponctuent l’espace. « J’aime apporter des points de lumière. On peut avoir une décoration magnifique, elle ne sera rien sans une belle lumière ». C’est alors la cuisine qui se laisse découvrir. L’ultra moderne à pris place. Sur un fond de béton ciré irisé, une table blanche Verner-Panton s’impose comme pièce maîtresse de cet espace épuré. Une suspension Tom Dison cuivrée réchauffe l’ambiance, tandis qu’un miroir facetté démultiplie la lumière. Mais ici l’authentique n’est jamais loin, une porte laisse découvrir un réduit, « le couple a tenu à conserver l’office, il fait partie de l’histoire de la maison ».

Il est temps d’emprunter l’escalier. Majestueux, il est rehaussé et modernisé par une suspension de 12 mètres. Moderne, aux tons métalliques argentés, elle renforce l’impression de hauteur et habille subtilement le vide… « Nous l’avons réalisé sur mesure en partant d’une base existante, étoffée d’autres éléments issus de la même gamme. »

L’art du détournement

Au deuxième étage, l’espace dédié aux parents. Ici encore, les éléments d’époque ont été conservés et rénovés, à l’image des radiateurs qui ont été nettoyés, sablés et laqués pour trouver une nouvelle jeunesse. Dans la chambre des parents le ton pastel et reposant des murs contraste avec un fuchsia plus dynamique. Caroline a apporté sa petite touche personnelle : de vielles appliques, chinées, ont été relookées et tissent un lien entre modernité assumée et respect du passé. Dans la première des chambres d’amis d’autres appliques ont connu la même destinée. Des tableaux anciens, offert par la maman de la propriétaire, ont été dispatchés en hauteur afin de jouer avec les 3 mètres 25 de hauteur sous plafond. Un peu plus loin, dans la chambre dite « grise », d’anciens objets trouvés lors de brocante ont également été modernisés… . Les chevets anciens, laqués de noir, n’ont jamais aussi bien porté le temps qui passe.

Au troisième et dernier étage, l’espace des deux petites filles de la maison. Si elles ont redouté le déménagement, elles se sont finalement très vite approprié les lieux. Ici les espaces et la décoration ont été pensés selon leurs personnalités : couleurs tendres ou bleu électrique… Une salle de bain à l’esprit boudoir leur est dédiée (à lire en page « Recréez cet univers »). Au bout du couloir un espace commun a été installé pour se retrouver, lire ou jouer. « Nous avons tenu à garder les anciennes chambres de bonnes dans leur jus. Nous nous sommes contenté de les isoler » explique Caroline en poussant la porte d’un espace brut et atypique. Ici les pierres sont apparentes, tout comme les principes de construction : briquettes et éléments de charpente tracent les angles et les volumes… Et ici plus encore qu’ailleurs, dans cet espace dédié à l’enfance, Caroline s’est amusée, et a exercé avec perfection l’art du détournement. Si quelques pièces de fabrication récente décorent la pièce, comment ne pas remarquer l’enseigne d’un vieil hôtel grenoblois posé là, un placard, venu d’un autre temps, ou encore un coin lecture à l’apparence de cabane métallique. « C’est une cuve à eau » s’amuse Caroline, « tout était ici, la famille à découvert cela après l’achat. L’ancien propriétaire n’a surement pas eu le courage de tout vider. Alors autant s’en servir et les détourner ! Ces objets aussi font partie de l’histoire et de l’âme de la maison ! ».

Texte Emilie Brochier

Couleur: Gris
Matériel: Bois
Crédits: ©Photos Sandrine Rivière - Stylisme Laurence Dupont
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