Mur en béton armé décoffré : le lien vers l’étage atelier julien blanchard architecte dplg
Mur en béton armé décoffré : le lien vers l’étage atelier julien blanchard architecte dplg

Il s’agit d’une réhabilitation lourde d’une maison de ville, située dans une commune proche de Montpellier. La totalité de la construction existante a fait l’objet de travaux et modifications.

Les lieux :

La construction date certainement de la fin 19e, début 20e siècle. Les murs sont en moellons, les encadrements de portes et fenêtres en pierre de taille, planchers bois et couverture tuiles canal. Elle est édifiée en alignement par rapport à la voie, dégageant un jardin à l’arrière. Sa typologie s’apparente à une maison vigneronne.Le rez-de-chaussée abrite une remise et des ateliers, les espaces de vie sont à l'étage. - Dans les années 1960, la maison est prolongée d’une extension sur sa façade arrière. La qualité architecturale et constructive de cette extension laisse à désirer et dénote avec le cachet de la construction originelle. - L'extension a permis de rajouter une pièce de vie ouverte sur une terrasse, une salle de bains et des sanitaires. - La distribution générale reste la même : l'escalier qui donne sur l'avenue amène directement à l'étage. - Au rez de chaussée, on trouve plusieurs ateliers, la chaudière à air pulsé et sa cuve. - L'appartement de l'étage est dans son jus : tapisseries, menuiseries, moulures, lino collé sur des bars peints… .

Les enjeux :

- Vivre au niveau du jardin

- Mettre à nu les matériaux et éléments constructifs (encadrement en pierre de taille des portails, la pierre, les bétons bruts)

- Conserver les matériaux anciens de qualité ou qui nous paraissaient intéressants (carreaux de ciments, les cheminées)

– Privilégier des espace libres et modulables.

- Repenser, de fait, la distribution des espaces et les circulations.

– Créer les espaces transitoires nécessaires entre intérieur et extérieur

- Conserver et renforcer la perspective sur le jardin depuis l’entrée de la maison.

- Concevoir le projet avec la parcelle toute en longueur (45m de long x 9m de large)

Le projet :

Nous avons choisi d’aménager un garage-atelier, en espace tampon par rapport à la rue. Cette maison se situe sur une artère de la commune, en entrée de ville de Montpellier, à raison de 20000 véhicules jour, en contraste avec le calme du jardin, en cœur d’îlot, au sud ouest. Le garage-atelier était à notre sens, la seule pièce à tolérer les vues depuis la rue.

Tous les espaces de vie seront au rez-de-chaussée, largement ouverts sur une terrasse toute largeur qui donne sur le jardin. La maison et l'extension forment un ensemble très profond, des sous-oeuvres ou percements vitrés permettront un apport de lumière en second jour dans les parties centrales, depuis le garage et le séjour.

Un nouvel escalier est créé, au cœur de la maison, pour desservir de façon fonctionnelle, les chambres situées à l’étage. L’escalier ancien sera conservé pour desservir directement depuis la rue, l’espace dédié aujourd’hui au bureau, à l’étage. Nous pouvons imaginer l’aménagement d’un appartement indépendant, un studio pour l’ainé…

Les pièces d'eau seront placées rationnellement, selon les évacuations existantes pour éviter au maximum colonnes techniques, soffites et sur-élévations.

Le chantier :

- Toutes les cloisons sont déposées

- Le faux plafond de l’étage est déposé

- La réfection totale de la toiture est prévue

Tous les bois de charpente sont traités.

- Tous les réseaux existants curés.

- et l’ensemble des menuiseries est remplacé.

Le plancher bas du rdc, constitué de différents dallages béton, a été isolé par 20 à 30 cm de vermiculite hydrofuge en vrac. Ces dallages n’étant pas de niveaux, le plancher en châtaigner massif a été agrafé et collé sur lambourdes posées sur des plots réglables. Sous ce plancher circulent tous les réseaux.

- Création d’une ouverture, en sous oeuvre.

- Ouverture de la trémie pour le nouvel escalier puis élévation du mur en béton armé, coulé à la planche / support de l’escalier et lien vers l’étage.

La réalisation :

- La façade sud-ouest sur jardin est réhabilitée. Le rideau de paillons uniformise les percements et décrochés de l’extension des années 60. Composés de cadres métalliques coulissants, ces panneaux permettent de contrôler les apports solaires, selon les saisons. En équerre, de même facture, la pergola protège les grandes baies vitrées, insérées dans la structure existante en béton brut.

- Depuis le garage, une double porte vitrée en alignement des 2 portails permet d’accéder à la maison et de renforcer la perspective en longueur sur le jardin depuis l’entrée de la maison.

- Le nouveau passage, aligné avec la fenêtre du garage et le percement de la cloison séparative entre garage et coin jeux permet d'amener de la lumière sur le coin jeux. Cela complète cette idée de perspective.

- Afin d'obtenir de l'épaisseur, la séparation entre le garage-atelier et la maison est constituée de cloisons isolantes formant un mur de placards.

- Les pierres ont été partiellement décroutées et chaulées.

- La structure du plancher ancien est apparente et l'image constructive est claire : les porteuses viennent s'accrocher sur la pierre, le doublage du mur n'étant pas toute hauteur.

- La suppression d’un mur en moellons a permis d’aménager la cuisine ouverte sur le séjour. Les descentes de charges ont été reprises par une poutrelle métallique et deux poteaux en béton brut. Le faux plafond et le parquet sont filants à travers cette ouverture. La continuité spatiale est assurée.

Détail du nouvel escalier :

L’escalier se développe d'abord autour du bloc sanitaire rose qui s’appuie sur le mur en béton armé, coulé à la planche sur 5 mètres de hauteur. Cet escalier en chêne contrecollé est constitué de deux volées : la première est un meuble-placard avec marches et contremarches, d’aspect volumique, posé au sol ; la seconde de marches ajourées, aériennes.

L’étage :

L’ensemble des murs a été doublé par du BA13 sur ossature pour le passage des réseaux et l'aspect « fini » des chambres. Découvert lors de la démolition du faux plafond, le haut des murs pignons n’était pas enduit. Nous avons laissé les pierres apparentes, simplement chaulées.

Dans un souci de flexibilté et moduralité, aucun espace n’a été cloisonné, mis à part la salle de bain. Cet open-space traversant est donc éclairé naturellement par deux façades mais aussi indirectement par la porte en polycarbonate de la chambre des parents.

Les sols anciens en carreaux de ciments ont été conservés et ils ont gardé la trace de l’ancien cloisonnement, délimitant des sous espaces. Les sols en mauvais état ont été remplacés par un parquet en châtaigner massif sur lambourdes. Ces nouvelles estrades accentuent la lecture des sous espaces (espaces bureau et circulation).

- Le vaste plateau de l'étage est délimité par trois imposants meubles sur roulettes qui abritent pour deux d'entre eux lits et rangements alors que le troisième reçoit des rangements et une bibliothèque. Ces meubles permettent de moduler le volume en fonction des activités. Chaque meuble-lit peut délimiter au besoin un espace propre et intime. Le meuble bibliothèque permet quant à lui d'isoler le bureau. Cette conception des espaces permet une vraie évolution au gré des besoins.

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