Comment peut-on en tant que designer créer dans une préoccupation publique tout en excluant une partie de la population?
Il en va ainsi du mobilier anti-SDF, ces « accessoires » limitants
(barrières, pics, bittes, grilles, et autres imagination débordante) ne
sont pas une erreur, c’est un choix délibéré d’exclure physiquement et
moralement une catégorie de la population.
On plonge dans l’absurdité la plus totale avec les grilles qui enferme
du vide à 45°, nous sommes face à une retérritorialisation de l’espace
public, ces objets redonnent un propriétaire à l’espace public,
sommes-nous d’accord avec une telle ineptie?
Limiter les usages d’objets publiques, n’est-ce pas une vision
autoritaire et totalitariste du design? Le designer est il au service de
cause aussi inhumaine, révoltante, d’une stupidité ahurissante? Qu’en
est-il de l’engagement politique du designer, doit-il bafouer ses
valeurs morales? Est-on si loin du design au service de politique
fasciste?
Le designer doit-il tout accepter? Quel est le rôle du design alors? Comme dans toute discipline créatrice, n’est-il pas du devoir du design d’exprimer des engagements? Ne peut-il pas revendiquer un positionnement? Pourquoi?
De cette absurdité ne pouvons-nous pas s’engager? Prenons le contre pied, pourquoi ne pas créer du mobilier anti-public.
Étudié dans un souci d’anti-ergonomie publique et à la fois dans un
souci de « confort » des SDF, voici le premier banc anti-public.
Caricature, je place le public, le vous et moi dans une position d’exclusion physique, absurde? Quelles différences avec le mobilier anti-SDF?