L’avenue Bel Horizon, typique de nombre de  quartiers résidentiels situés en périphérie de Bruxelles, est bordée de maisons, tantôt isolées, tantôt en petits groupes, implantées sur des parcelles étroites et profondes. Celle qui nous occupe ne fait pas exception à la règle : 20 m de largeur à rue (au nord) et 73 m de profondeur, avec une zone constructible limitée à 11 m de largeur et 15 m de profondeur, 6 m en recul par rapport à la voirie.

La construction est intégralement réalisée en bois en provenance de la Forêt Noire, Allemagne. La structure interne est en Pin Sylvestre, les châssis sont en Mélèze et le bardage en Douglas.

Le plan de la maison s'inscrit dans un rectangle parfait  de proportion 3 sur 4, mais résulte d'une élaboration géométrique complexe, basée sur deux trames superposées.  Une première trame, construite sur un module carré de 90 cm, suit les limites de bâtisse et guide, dans la façade, l'implantation des colonnes en bois de section carrée de 80 mm de côté.  Une seconde trame, strictement orientée selon les quatre points cardinaux, forme un angle de 14° avec la première (soit un triangle rectangle de proportion 1 sur 4) et définit le schéma directeur des cloisons intérieures. L'ensemble est, de plus, doublement symétrique selon les axes médians du rectangle.

Une stricte modulation régit également le développement vertical de la construction.  La hauteur d’étage de 270 cm est divisée en 32 sous-modules de 8,4375 cm, lesquels rythment les coupes, les élévations et les lattes de la façade. Les marches d'escalier présentent une hauteur de deux sous-modules, soit 16,875 cm.

La distribution intérieure s'organise autour de deux espaces de double hauteur, de plan trapézoïdal et symétriques l'un par rapport à l'autre : le hall d’entrée au nord et le jardin d’hiver au sud.  Chacun d'entre eux contient un escalier menant aux quatre chambres, avec leurs salles d’eau, et aux espaces tampons secondaires.

© Photos : Marie-Françoise PLISSART