La maison abrite une famille de cinq personnes au cœur de l’agglomération vannetaise. Elle est sise dans un espace protégé en bordure d'une rivière se jetant tout près dans le Golfe du Morbihan, dans un paysage cyclique suivant donc le cours des marées. Urbanisé dans les années 1960, le quartier où elle introduit une exception est pavillonnaire et marqué par le style néo-breton. Depuis la rue, le terrain dégringole abruptement vers la rive en formant un talweg et deux bourrelets.

La maison s'appuie sur le premier replat, de niveau avec la rue. Elle accompagne le déroulement de la pente avec un étage inférieur. Suspendu à son ossature métallique, un étage supérieur est posé en équilibre sur le volume allongé en béton du rez-de-chaussée. Un jeu de glissement témoigne du parti-pris général, partagé entre la douceur du soleil au sud et la beauté, mais la froideur, du grand paysage au nord. Très marquée par ces « déhanchements » et par l'abondance des surfaces vitrées, la maison doit d'abord sa silhouette rythmée à l'analyse paysagère qui a permis d’identifier trois strates horizontales, offrant des points de vue et des atmosphères très contrastés : au bord de l’eau, dans les arbres et au-dessus de la canopée. Trois niveaux sont donc définis, très identifiables les porte-à-faux spectaculaires faisant office d'auvent, permettant notamment un réglage fin des entrées de lumière du jour.  

A travers ses parcours et sa configuration, la maison qui est inscrite au cœur de l’agglomération et proche du lieu de travail de ses habitants, fonctionne comme un sas physique et temporel. Un sas de décompression pour ralentir et prendre le temps d’observer, de lire, de converser…